"Quels sont les points les plus marquants que vous retenez de votre premier semestre 2011 ?
Nous avions annoncé en fin d'année dernière que l'évolution des ventes du secteur sur 2011 serait plutôt proche de zéro, en tout cas pas comparable avec 2010. Ce que nous constatons, et qui est notre point fort aujourd'hui, c'est notre capacité à conquérir des parts de marché grâce à un mix produit pertinent et surtout sur les bonnes zones d'implantation. En effet, nous nous rendons compte que finalement la région Rhône-Alpes, région historique sur laquelle nous sommes situés, et aussi le Bassin d'Ile-de-France, sont les deux grandes zones qui n'ont pas souffert des mauvais résultats de l'évolution des ventes de logements.
Nous retenons aussi la pertinence de la typologie de notre clientèle, en l'occurrence les primo-accédants. C'est notre capacité à nous développer tout en conjuguant croissance et rentabilité.

Concernant le Groupe Pobi, à quel horizon prévoyiez-vous une arrivée à la rentabilité ? Vous parlez de premières mesures de réorganisation, en quoi consistent-elles ?
Nous envisageons le retour à l'équilibre sur 2012. Il était nécessaire de construire le réseau de distribution des maisons à ossatures bois, chose faite en partie avec Natilia. Nous avons 38 points de vente aujourd'hui en France qui vendent en moyenne entre 30 et 40 maisons par mois. Le réseau va continuer à se développer en 2012 de façon à apporter le chiffre d'affaires indispensable à l'équilibre de Pobi. Dès 2013, cette activité deviendra profitable.
Ces mesures de réorganisation se concentrent autour de deux points : l'amélioration de la productivité avec la réorganisation de l'outil industriel, et la restructuration des équipes pour avoir les bonnes personnes aux bons postes. Les investissements seront faits sur 2012 et la nouvelle usine sera opérationnelle en septembre 2012. La nouvelle organisation devrait nous permettre d'arriver jusqu'à 2000 maisons environ livrées par an.

Comment expliquez-vous votre capacité à surperformer un marché baissier ?
Un point qui ne nous affecte pas, nous ne sommes pas concernés par le dispositif Scellier puisque nos produits sont à destination des primo-accédants. Nous sommes dans la vente de logements et pas de produits financiers. Ensuite, nous travaillons beaucoup sur notre prix de revient, car les prix n'ont pas tellement d'importance tant que le banquier peut les financer. Mais lorsque le banquier ne finance plus, c'est là qu'apparaissent les problèmes. Ainsi, depuis des années, nous sommes vigilants sur notre prix de revient, plutôt que de faire croître notre prix de vente au rythme de l'évolution de notre prix de revient. Nous avons finalement, dans un environnement très concurrentiel, un produit qui ne souffre pas de la concurrence.

Comment ont évolué vos prix sur la période ?
Par rapport aux augmentations de 10-12% annoncées dans la presse spécialisée, nous avons plutôt évolué entre +3 et +6% en fonction des régions. Il n'y a pas de péréquation tarifaire au niveau des prix d'une maison individuelle en France, et une maison à Paris ne vaudra pas le même prix à Lyon. Nous agissons en fonction d'un état de concurrence local.
Nous avons un modèle plutôt unique, car nous achetons les matériaux en grande quantité et parallèlement la main d'œuvre ce qui nous permet de maitriser nos prix de revient.

De votre point de vue, où en est le marché de l'immobilier en France ?
En termes de besoins structurels, il existe une demande importante et un déficit évident en logements. C'est un déficit chronique de l'ordre de 700 000 à 1 million de logements. Le marché est exposé à des phénomènes exogènes, en l'occurrence la capacité que les banquiers auront à prêter. Si l'on regarde l'évolution sur les trois derniers mois, le pourcentage de prêts, notamment concernant l'accession à la propriété, est en légère baisse (0,1 à 0,2% par mois). Nos clients sont davantage marqués par cette incapacité à emprunter que par une non volonté à acheter.
Nous constatons que c'est un frein dans l'évolution des ventes. Toutefois, l'impact de la hausse des taux d'intérêt peut être en partie réduit avec l'allongement de la durée du crédit.

Qu'attendez-vous pour le second semestre ? Pour l'année 2012 ?
Nous confirmons notre objectif de chiffre d'affaires 2011 supérieur à 110 millions d'euros. Le carnet de commandes nous laisse augurer une bonne année 2012. Nous avons aujourd'hui un potentiel en termes de chiffre d'affaires dans nos armoires qui est déjà supérieur de l'ordre de 20% à ce que nous avions l'an dernier à la même époque. Nous sommes sereins pour la réalisation de notre chiffre d'affaires 2012, mais un peu moins en ce qui concerne l'augmentation du volume des ventes.
Néanmoins, il y a un avantage à la baisse des ventes, c'est qu'elle nous permet de mieux négocier avec nos partenaires et fournisseurs.

Prévoyiez-vous des acquisitions ou des cessions d'actifs à moyen terme ?
Nous ne sommes pas des fanatiques de la croissance externe. Nous restons vigilants et regardons l'ensemble des dossiers, mais ce n'est pas notre modèle de développement. Nous préférons fédérer des équipes nouvelles autour d'un projet avec une même stratégie d'entreprise.
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