par Kate Abnett

BRUXELLES, 14 mai (Reuters) - Onze pays membres de l'Union européenne (UE) ont plaidé mardi, à l'initiative de l'Irlande, en faveur de l'adoption de la législation sur la restauration de la nature, dont le sort reste incertain à moins d'un mois des élections européennes.

La loi prévoit d'imposer aux Etats de prendre des mesures afin de restaurer au moins 20% des terres et des mers de l'UE d'ici 2030 et l’ensemble des écosystèmes ayant besoin d’être restaurés d’ici 2050.

Adoptée en février dernier par le Parlement européen dans une version allégée en pleine fronde agricole, elle doit encore être approuvée par les Etats membres pour entrer en vigueur.

Cette étape, présentée initialement comme une formalité, a été reportée en mars en raison d'une volte-face de la Hongrie, jusqu'ici favorable au projet, privant le texte d'une étroite majorité qualifiée.

Dans une lettre adressée aux ministres de l'Environnement des Etats membres, et rendue publique mardi, les onze pays (Allemagne, Chypre, Danemark, Espagne, Estonie, France, Irlande, Lituanie, Luxembourg, République tchèque, Slovénie) jugent la restauration des écosystèmes "essentielle" pour atténuer l'impact du changement climatique et préserver la sécurité alimentaire de l'UE.

Ils proposent de soumettre la loi à l'approbation du Conseil européen lors de la réunion des ministres de l'Environnement du 17 juin prochain, quelques jours après les élections européennes qui, d'après les sondages, devraient renforcer l'influence des partis conservateurs et d'extrême droite peu enclins à défendre les lois sur l'environnement. La nouvelle législature débutera officiellement le 16 juillet.

Selon des sources diplomatiques européennes, aucun Etat n'a changé de position depuis mars. La Hongrie, l'Italie, les Pays-Bas et la Suède s'opposent au texte, tandis que l'Autriche, la Belgique, la Finlande et la Pologne comptent s'abstenir. Les autres pays membres sont favorables à la législation.

"Nous avons besoin d'un pays", résume un diplomate.

(Jean-Stéphane Brosse pour la version française, édité par Kate Entringer)