Zurich (awp) - Le bon de jouissance Roche mettait jeudi l'eau à la bouche des investisseurs, dans le sillage de données cliniques préliminaires sur un traitement expérimental contre l'obésité et le diabète de type 2. Les analystes estiment que la mise en bouche manque toutefois de consistance et préviennent que le chemin vers une homologation d'un premier traitement de type GLP-1 par Roche est encore long.

A 09h43, le bon de jouissance Roche s'appréciait de 3,8% à 236,10 francs suisses, caracolant en tête d'un SMI en hausse de 0,45%.

Les résultats préliminaires de l'étude de phase I sur le CT-288 contre l'obésité sont prometteurs. Il reste toutefois à déterminer si l'irruption de Roche sur le marché cardiovasculaire au travers du rachat de Carmot Therapeutics pour près de 3 milliards de dollars s'avérera plutôt "judicieux ou onéreux", au vu de la compétitivité déjà élevée sur ce marché, observe Peter Welford, chez Jefferies. La recommandation "hold" reste de mise, comme l'objectif de cours de 240 francs suisses.

Parmi les traitements métaboliques de dernière génération à être déjà arrivés sur le marché, le CT-388 de Roche s'apparente le plus au tirzépatide commercialisé par Eli Lilly sous les marques Mounjaro contre le diabète et Zepbound contre l'obésité, considère Marcel Brand, pour la Banque cantonale de Zurich. L'analyste rappelle que le consensus autour des ventes annuelles de ce produit de référence à l'horizon 2030 s'établit à 24 milliards de dollars pour la première indication et à 23 milliards pour la seconde.

Chez Vontobel Stefan Schneider anticipe une maturation marquée du marché de l'obésité d'ici une éventuelle autorisation de mise sur le marché du CT-388. L'expert recense pas moins de 124 substances en voie de développement dans cette indication, dont 61 en phase clinique I, 47 en phase II et huit en phase III, en plus des huit déjà commercialisées. L'expert campe sur une appréciation neutre d'un bon dont la juste valorisation à terme doit avoisiner 248 francs suisses.

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