MUNICH (dpa-AFX) - Le groupe technologique Siemens a été pénalisé au deuxième trimestre par une baisse de la demande dans ses activités d'automatisation. L'amélioration de l'évolution dans les autres secteurs a toutefois presque compensé cette situation. Lors de la présentation des chiffres jeudi à Munich, Siemens a confirmé ses prévisions, mais se montre plus pessimiste pour sa branche Digital Industries. Ainsi, le déstockage complet chez les clients dans le secteur de l'automatisation devrait prendre plus de temps que prévu, notamment en Chine, a-t-on indiqué. Pour l'activité d'infrastructure intelligente, qui se porte bien, Siemens a relevé le bas de la fourchette prévue pour le chiffre d'affaires et la rentabilité.

Le cours de l'action, qui avait encore atteint un record en début de semaine à 188,88 euros, soit une hausse de 58 pour cent rien que depuis fin octobre, a cédé environ 2,5 pour cent dans la matinée pour atteindre la barre des 183 euros. Il a ainsi poursuivi sa correction. L'analyste de la Deutsche Bank, Gael de-Bray, a qualifié le trimestre de "mitigé".

L'expert Mark Fielding de la banque canadienne RBC a lui aussi parlé de résultats mitigés de la société munichoise. L'évolution décevante du bénéfice dans les activités industrielles est due, outre la branche Digital Industries (DI), surtout à Siemens Healthineers. En revanche, le résultat par action, étonnamment élevé, a bénéficié d'un effet fiscal positif.

La baisse de la division Digital Industries était prévisible, selon Andrew Wilson de JPMorgan. Elle est toutefois plus importante que ce que le marché avait prévu. Les problèmes seraient en l'occurrence purement dus à l'automatisation industrielle, alors que l'activité logicielle aurait continué à se développer fortement.

"Nous avons réalisé une performance solide au deuxième trimestre. Nous sommes résistants dans une période qui reste marquée par une situation économique réservée", a déclaré le président du groupe Roland Busch lors d'une conférence téléphonique. Il a fait référence à la nouvelle augmentation du carnet de commandes, qui a atteint une valeur record de 114 milliards d'euros à la fin mars.

Selon lui, la demande dans le secteur de l'automatisation des usines est restée modérée. Les stocks chez les clients et les partenaires de distribution sont restés élevés, notamment en Chine, a expliqué le manager. "Nous nous attendons à ce que la situation s'améliore continuellement au cours des prochains trimestres, mais plus lentement que prévu jusqu'à présent". La raison principale serait le développement modéré en Chine, notamment en raison de surcapacités dans certains secteurs clients, comme l'énergie solaire ou les voitures électriques. "De plus, les importants marchés européens tirés par les exportations, comme l'Allemagne, ne prennent que très lentement leur vitesse de croisière".

Le chiffre d'affaires a baissé d'un pour cent au cours des trois mois achevés fin mars, pour atteindre 19,2 milliards d'euros, a encore indiqué l'entreprise. Le résultat des activités industrielles a baissé de deux pour cent à 2,5 milliards d'euros. Siemens a pratiquement pu compenser le recul de l'automatisation par une meilleure évolution dans les autres secteurs. Au final, le bénéfice a reculé de 38% à environ 2,2 milliards d'euros, Siemens ayant profité au trimestre précédent d'une comptabilisation de valeur pour sa participation Siemens Energy.

Pour l'exercice en cours 2023/24 (clos fin septembre), Siemens continue de tabler sur une croissance du chiffre d'affaires de quatre à huit pour cent sur une base comparable. Les effets de change et de portefeuille ne sont pas pris en compte. La hausse devrait plutôt se situer dans le bas de la fourchette, a déclaré le directeur financier Ralf Thomas lors de la conférence téléphonique. Cela correspond aux estimations actuelles des analystes, qui tablent actuellement sur une croissance moyenne de 4,5 %. Pour DI, Siemens s'attend désormais à une baisse comparable du chiffre d'affaires. Auparavant, l'entreprise avait laissé entrevoir des revenus stables ou en légère hausse. La demande dans le secteur de l'automatisation industrielle devrait reprendre au cours du second semestre de l'exercice, et Siemens compte en outre sur d'importantes commandes dans le secteur des logiciels.

Siemens prévoit un résultat par action compris entre 10,40 et 11,00 euros, avant certains effets de prix d'achat suite à des rachats. L'année dernière, le bénéfice correspondant était passé à 9,93 euros. Ce chiffre ne tient pas compte de la participation dans Siemens Energy, qui n'est plus inscrite au bilan qu'en tant qu'actif financier et non plus dans le compte de résultat.

Entre-temps, Siemens a fait un nouveau pas en avant dans l'optimisation de son portefeuille et a trouvé un acheteur pour sa filiale Innomotics. La branche des moteurs et des grandes transmissions, qui emploie environ 15 000 personnes, doit être vendue pour 3,5 milliards d'euros à la société de participation américaine KPS. Le prix est supérieur aux attentes des analystes. Selon Siemens, la conclusion est prévue pour la première moitié de l'exercice 2024/2025. Le bénéfice comptable après impôts qui en résultera a été chiffré à environ deux milliards d'euros par le président du groupe Busch. La transaction doit encore être approuvée, entre autres, par les autorités de contrôle des fusions. Siemens veut depuis longtemps se séparer de cette activité et l'a rendue indépendante. Un rachat par Borsen avait également été envisagé /nas/lew/jha/.