Genève (awp) - Le détaillant pour voyageurs Avolta a enregistré une hausse nette ses recettes au premier partiel mais son titre était sanctionné jeudi à la Bourse suisse, faisant les frais de prises de bénéfice. Son directeur général dit s'attendre à des affaires prospères, arguant que les ménages ne renoncent pas aux voyages.

La société, produit de la fusion de l'exploitant rhénan de boutiques hors-taxes Dufry et de l'opérateur d'aires d'autoroutes italien Autogrill, a généré un chiffre d'affaires trimestriel en hausse de 18%, à 2,8 milliards de francs suisses. Une augmentation également due au fait que l'année précédente, les recettes d'Autogrill n'ont été consolidées qu'à partir de février.

Pour l'avenir, "les conditions du marché restent prometteuses", selon le groupe qui s'attend à une croissance rentable en 2024 et au-delà notamment grâce aux solides perspectives mondiales à long terme concernant les passagers et à sa diversification.

L'Asie pour objectif

Pour son patron, Xavier Rossinyol, toutes les régions doivent progresser, mais surtout l'Asie. Cette zone ne représente actuellement qu'environ 5% du chiffre d'affaires total de l'entreprise. "Sur une période de deux à trois ans, nous voulons doubler cette part pour atteindre 10%", a déclaré le directeur général jeudi dans un entretien accordé à l'agence de presse AWP.

À plus long terme, ce chiffre devrait atteindre 20 à 25%. Cela pourrait toutefois prendre cinq à dix ans, "mais nous sommes sur la bonne voie", a-t-il affirmé.

Même à court terme, les affaires s'annoncent prospères dans le monde entier, selon lui. "Les gens veulent voyager et acceptent pour cela des prix plus élevés pour les hôtels et les vols", a-t-il fait valoir. M. Rossinyol se montre donc confiant à la perspective de la saison estivale.

"Grâce à un grand réseau de clients et d'aéroports, nous disposons ici d'une bonne visibilité", a-t-il relevé, citant également comme indicateur positif les "bonnes" affaires de Pâques.

Le contexte reste certes difficile, a-t-il concédé, mais les foyers investissent quand même dans les voyages. De plus, il constate que "les jeunes générations sont de plus en plus attirées par les voyages".

Cours pas remis depuis le Covid

M. Rossinyol ne perçoit pas l'augmentation du commerce en ligne comme un danger puisque le commerce hors taxes n'a pas perdu de sa compétitivité, selon lui. "Le nombre de passagers augmente, tout comme les dépenses par passager".

Avolta souhaite aussi atteindre les consommateurs de manière davantage ciblée et le rachat d'Autogrill constitue sur ce point de nouvelles opportunités: "Nous pouvons ainsi rendre nos offres encore plus spécifiques", a dit le CEO.

Mais surtout, le groupe peut recourir à davantage de données clients, ce qui "permet d'une part de mieux identifier les tendances globales et d'autre part de mieux spécifier l'offre au niveau régional".

L'action Avolta ne s'est toutefois toujours pas vraiment remise de sa chute lors de l'apparition de la pandémie de la Covid-19. "Je ne sais pas à quoi cela est dû", a affirmé M. Rossinyol.

"Mais nous sommes convaincus que nous pouvons augmenter le chiffre d'affaires et la marge Ebitda", a-t-il poursuivi. "Et si nous le prouvons suffisamment, le cours de l'action augmentera également".

A 13h55, l'action Avolta était en baisse de 2,8% à 37,34 francs suisses, alors que le marché global (SPI) progressait de 0,24%. Selon, les analystes, le titre était vulnérable aux prises de bénéfice. Cette année, celui-ci a enregistré une hausse de 16% et a récemment atteint son plus haut niveau annuel à 38,20 francs suisses.

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