Sydney (awp/afp) - Le réseau social X a obtenu lundi en Australie la suspension d'une injonction de retirer des vidéos violentes dans le monde entier, un tribunal se prononçant en faveur du géant américain qui avait fait appel de cette demande.

Le juge de la Cour fédérale d'Australie Geoffrey Kennett a rejeté la demande de l'organisme de surveillance australien de prolonger l'interdiction temporaire de publication de vidéos montrant une attaque au couteau mi-avril dans une église de Sydney, dans l'attente d'une nouvelle action en justice.

"La Cour a rendu une ordonnance rejetant la demande d'extension de l'injonction interlocutoire", a déclaré M. Kennett sans fournir de détails sur les raisons de sa décision.

Le régulateur australien en charge de la sécurité sur internet, eSafety, avait demandé à X, anciennement Twitter, de retirer des vidéos en Australie et dans le reste du monde montrant un religieux être poignardé à plusieurs reprises lors d'un sermon retransmis en direct mi-avril.

Arguant que le réseau social avait ignoré ses demandes, le régulateur avait obtenu de la justice fédérale australienne une injonction pour bloquer ces vidéos sous 24 heures.

Mais, lundi, le juge Geoffrey Kennett a décidé qu'il n'y avait pas lieu de prolonger l'injonction provisoire.

Jusqu'à présent, X a seulement accepté de rendre inaccessibles aux utilisateurs australiens les contenus en question, mais les vidéos restaient encore disponibles pour ceux utilisant un réseau privé virtuel (VPN) ou un autre service de masquage de localisation.

Cette décision de la justice australienne pourrait permettre à X d'éviter certaines amendes.

L'évêque d'une église assyrienne, Mar Mari Emmanuel, a été poignardé mi-avril à la tête et à la poitrine par un adolescent de 16 ans. Après l'attaque, une émeute a éclaté à l'extérieur de l'église de l'ouest de Sydney où se sont déroulés les faits, des centaines de fidèles et de membres de la communauté exprimant leur colère.

Les autorités australiennes craignent que la vidéo de l'attaque, largement partagée sur les réseaux sociaux, puisse alimenter les tensions entre communautés religieuses.

Depuis la loi sur la sécurité en ligne adoptée en 2021, l'Australie est à l'avant-garde des efforts pour demander que les géants de la technologie soient tenus responsables de ce que leurs utilisateurs publient en ligne.

afp/al